moulage du Béton Armé
Béton moulé et pierres factices de ciment moulé Le béton de ciment est apparu en architecture grâce aux bétons
moulés et aux pierres factices,imitation des pierres de taille coulées en béton
; souvent du béton de ciment prompt naturel.
La pratique du moulage débuta au début du XIXe siècle dans les
régions où l'on connaissait déjà le banchage du pisé et grâce à la rapidité de
prise du ciment prompt naturel (dit aussi ciment romain).
François Cointeraux faisait déjà des moulages à Lyon et Grenoble à
la fin du XVIIIe siècle. François Coignet fut un des plus importants promoteur
du béton moulé. Industriel lyonnais, il bâtit son usine de Saint-Denis (Paris)
en 1855 en béton-pisé qu'il breveta.
La pierre factice eut un véritable succès dans la région de
Grenoble, grâce aux ciments prompts naturels à partir des années 1840 (Ciment
de la Porte de France par Dumolard et Viallet, Ciment d'Uriol par Berthelot et
Ciment de la Pérelle par la société Vicat ; aujourd'hui, seuls La Porte de
France et la Pérelle, propriétés de Vicat, produisent du ciment prompt naturel
en Europe) . On moulait tout, canalisation d'égouts, vases, statues,
balustrades, pierres d'angles, de claveaux, corniches, modillons, etc. Cette
pratique s'est répandue ensuite dans de nombreuses grandes villes d'Europe. Les
villes du nord de l'Italie ont aussi utilisé le ciment moulé, grâce au prompt
importé de Grenoble.
Grenoble est non seulement le pays de la « houille blanche » mais
aussi celui de l’ « or gris » : La Casamaures vers 1855 et La Tour Perret 1925
en témoignent. En Isère, on bâtissait au 19°s de nombreuses maisons et surtout
des églises avec des éléments architectoniques de ciment moulé comme l'église
de Cessieu qui date de 1850, celle de Champier de 1853 ou encore l'église
Saint-Bruno de Voiron (1857-1871), Saint-Bruno de Grenoble (1869-1875) qui sont
entièrement en pierres factices de ciment prompt moulé.